Parce qu’une image ne suffit pas à dire le monde, il est utile de la légender au plus près de ce qu’elle peut dire. Les soixante-neuf textes présentés ci-dessous accompagnent autant de panneaux exposés par l’Alliance Française de Rio de Janeiro pour « Les jardins font la ville », exposition itinérante au Brésil de 2013 à...
Si les jardins sont des témoignages vivants de la pensée, ils sont également le sujet d’une intense production livresque qui dépasse heureusement de beaucoup la publication de trop nombreux « beaux livres ». (Ceux que les anglo-saxons nomment avec condescendance les « Coffee table books). Cette riche production comporte quelques incontournables et indispensables dont le recensement ci-dessous ne peut être exhaustif.
Néanmoins, ces quelques pages érudites, folles, poétiques, savantes ou pittoresques devraient permettre d’enrichir votre plaisir en parcourant le jardin dans son immensité.
L’univers des jardins, publics ou privés a peu ou prou servi de matrice à de très nombreuses oeuvres de fictions. Le petit recensement qui suit -qui ne demande qu’un développement, le plus exhaustif possible- a été réalisé grâce à la contribution d’une vingtaine d’artistes, grands lecteurs, comédiens, metteurs en scènes, écrivains, réalisateurs, photographes... Je tenais à les remercier de m’avoir aidé dans cette tentative d’enrichissement de nos imaginaires.
Une image est un propos, une exposition n’est pas un assemblage désordonné d’images. Parce que les mots fabriquent des images, celles-ci en fabriquent en retour. Commentaires, métaphores, précisions ou digressions, ces Images à lire ont pour fonction de cheminer à vos côtés sur le parcours que vous aurez choisi.
10 • Parque da Juventude, 001, 002 • São Paulo, (Br.) • Paisag. : Rosa Grana Kliass, 2003 • (Fotos 2012)
Marcado para sempre pelo massacre de Carandiru de outubro de 92, o Parque da Juventude é um apelo à memória, numa metáfora vegetal tão descabelada quanto a violência do drama. Num emaranhado de passarelas, de alamedas traçadas entre as ruínas de um concreto judiciosamente conservado, protegido ao pé do antigo caminho de ronda da prisão, um quadrado de 150 m de lado respira a luz que filtra entre a folhagem. No ângulo de dois muros tão altivos quanto ameaçadores surge um gesto de humanidade, ao mesmo tempo necessário e doloroso. Doloroso pelo que lembra e que é necessário lembrar. Necessário porque a vida que ressurge aqui com natural elegância afirma-se com uma modéstia que a honra, conservando sua fragilidade na sombra da história que evoca com sua energia. Neste quadrado da lembrança, canta uma música em que cada folha de exuberância ecoa, apaziguada e forte da homenagem prestada com graça e humildade.