Que ce soit par son choix dans le calendrier saisonnier, celui de l’heure de la prise de vue ou du matériel utilisé, le choix du cadre de son image, le photographe propose au public un regard qui ne peut avoir aucune valeur de vérité. L’objectivité en est également absente. Elle n’existe pas. L’ensemble des photographies de cette exposition est la somme de multiples rencontres, avec des lieux et souvent avec ceux qui en sont les auteurs. Le jardin étant par excellence le domaine sur lequel tout le monde sans exception a un avis et un regard, il est bien évident que toutes les images présentées ici sont contestables pour de multiples raisons. Je souhaite juste ici, que ma lecture du monde enrichisse la réflexion sur notre rapport à la ville et sur l’espace qui cristallise notre idéal de vie.
« Tout le bizarre de l’homme, et ce qu’il a en lui de vagabond et d’égaré, sans doute pourrait-il tenir dans ces deux syllabes : jardin. »
Louis Aragon, Le paysan de Paris. 1926